Plastiques: une menace pour la fertilité et la grossesse?

Fertilité, grossesse: dangers du plastique
Fertilité, grossesse: dangers du plastique

Il faut bien l’admettre, à l’heure actuelle et depuis maintenant quelques décennies, le plastique est absolument partout!

Des films d’emballage alimentaire, aux bouteilles d’eau minérale / de source en passant par les fameux « Tupperw*re » (de marque ou non!) et le revêtement intérieur des boîtes de conserve ainsi que les contenants cosmétiques, le plastique nous cerne, qu’on le veuille ou non.

Alors, est-ce que ces plastiques sont vraiment sans danger? Et, en particulier, n’auraient-ils pas un impact direct ou indirect sur les troubles de la fertilité de plus en plus répandus aujourd’hui?

Peut-être, selon certaines recherches récentes… C’est précisément ce que nous allons évoquer ensemble dans les lignes qui suivent afin que vous puissiez vous faire votre propre opinion.

Petit état des lieux préliminaire

Film d'emballage

Dans une étude menée par le Dr Davie Lindsay du département de Gynécologie et d’Obstétrique de l’Université Monash (Melbourne, Australie), il a été rapporté qu’environ 40% des troubles de la fertilité étaient d’origine inconnue ou indétectable. Cette statistique pour le moins alarmante a conduit les chercheurs à s’interroger plus en profondeur pour tenter de comprendre les dessous de ce problème croissant et essayer d’y apporter des solutions.

Une théorie a alors vu le jour incluant la possibilité que l’augmentation généralisée de l’usage du plastique au quotidien pouvait contribuer à l’augmentation de la fréquence de couples infertiles dans le monde. En effet, la plupart des plastiques contiennent des composés chimiques toxiques dont il a été prouvé l’impact négatif sur le système immunitaire mais également sur l’équilibre hormonal.

En 2008, la FDA (Food and Drug Administration, équivalent américain de notre ANSM: Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) a clairement rapporté que le BPA (ou bisphénol A), une molécule chimique communément trouvée dans de nombreux plastiques dont les bouteilles et les biberons, ne présentait pas de risque pour la santé de la population générale. Quelques mois plus tard, cette affirmation a été retirée à la lumière des résultats de certaines études qui ont clairement démontré l’impact délétère du BPA sur la fertilité féminine ET masculine ainsi que sur la croissance in utero et ex utero des bébés et des enfants.

Impact du BPA sur la fertilité naturelle

BPA et division cellulaire

Selon une étude de grande ampleur, initiée par l’American Society For Reproductive Health et dont les résultats ont été dévoilés lors de son congrès annuel en 2008, le BPA inhiberait la capacité des embryons de s’accrocher correctement à la muqueuse utérine. Ce qui conduirait à des fausses-couches précoces avant même que les femmes ne sachent qu’elles étaient enceintes…!

En outre, le Dr L. Aghajanova de l’Université de Californie à San Francisco a proclamé que « le BPA pouvait interférer avec le développement et la modification des cellules de l’utérus en vue d’une éventuelle grossesse ». Ce qui peut compliquer encore davantage la tache pour une femme de réussir à tomber enceinte… Alors qu’apparemment elle ne présente pas de dysfonctionnement susceptible d’expliquer de manière « rationnelle » son infertilité. Ces plastiques ont donc une action véritablement pernicieuse…

Par ailleurs, des rapports pour le moins étonnants ont montré que le BPA pouvait empêcher les cellules de se diviser correctement ce qui pourrait inhiber un début de grossesse, générer des malformations congénitales ou des problèmes de développement chez l’enfant.

Influence du BPA sur la fertilité assistée

Plastique et FIV

Alors qu’il a été clairement démontré qu’une exposition au BPA pouvait générer des troubles de la fertilité féminine, il est également au coeur d’un autre sujet d’inquiétude parmi « les industriels de la fertilité ».

En effet, le BPA aurait un effet dramatique sur les chances de succès des fécondations in vitro (FIV). Selon une étude sérieuse, près de 93% des femmes qui entament un protocole de FIV auraient des taux de BPA inquiétants dans leur organisme de même que 81% de leurs partenaires masculins.

Or, un lien de causalité significatif aurait été retrouvé entre le taux d’échec de FIV et le taux de BPA dans le sang.

Le BPA et autres composés chimiques retrouvés dans les plastiques auraient donc non seulement des répercussions néfastes sur les capacités à se reproduire naturellement mais également sur les chances de réussite en conception médicalement assistée…!

Des alternatives vraiment plus saines?

Biberon en verre

En plus d’être désormais catalogué de perturbateur endocrinien notoire et d’agent tératogène (i.e. susceptible de provoquer des malformations chez les enfants dont la maman a subi une exposition à cet agent), le BPA serait également incriminé dans une variété de cancers, dans les troubles de l’attention chez les enfants et les adultes et même le diabète de type 2 (ouh, le vilain…!!!).

Suite à la diffusion de ces résultats, je pense que vous avez de vous-même constaté que le BPA était devenu l’ennemi public n°1 des fabricants de plastique qui se sont alors engagés à le retirer progressivement (avec une priorité sur les biberons quand même…!)… pour le remplacer par d’autres bisphénols ou des composés chimiques alternatifs qui sont loin d’être blancs de tout soupçon quant à leur innocuité…!

En effet, une étude très récente a mis en évidence que le BPS (Bisphénol S, l’un des substituts du BPA) accélérait anormalement le développement embryonnaire et perturbait le système reproducteur… La prudence est donc de mise même avec les produits étiquetés « BPA free »!

Par ailleurs, un communiqué de l’ANSES datant du 12 octobre dernier, a stipulé 2 choses:

  • que le BPA avait été interdit dans tous les contenants ALIMENTAIRES depuis janvier 2015 (je ne suis pas sûre que ce soit le cas des revêtements des boites de conserve qui contient du BPA par exemple…) et donc pas dans les contenants de cosmétiques (or le BPA peut se diffuser dans les produits) et encore moins des jouets (gare à bébé qui met tout à la bouche pour se faire les dents, entre autres…!)
  • qu’à l’heure actuelle, « aucune alternative ne se distingue pour être utilisée pour remplacer tous les usages du bisphénol A. Certaines interrogations demeurent concernant l’innocuité, la faisabilité et l’efficacité, sur le plan technique, de ces alternatives ».

Alors comment réduire les risques?

Gourdes en inox

Bien qu’ils soient toujours à l’étude, les effets des plastiques sur la fertilité inquiètent fortement les chercheurs internationaux dans le domaine de la fertilité. Le principe de précaution est donc de mise parmi tous les spécialistes de la fertilité qui enjoignent leurs patients  éviter (à fuir même) tous les plastiques autant que possible.

D’où l’objet de l’article d’aujourd’hui puisque j’estime qu’il est de mon devoir de vous en tenir informée et que la question est bien trop souvent éludée!

Pour vous aider à réduire au maximum votre exposition:

  • Consommez un maximum de produits bruts non emballés dans des emballages plastiques.
  • Si vous achetez des produits dans un contenant fait de plastique, assurez-vous de les retirer le plus rapidement possible de leur emballage et de les transvaser dans des récipients « sûrs » (en verre!).
  • Ne gardez (pire réchauffez!) JAMAIS des restes dans une boîte en plastique mais munissez-vous de leurs équivalents en verre (et évitez quand même le micro-onde) que l’on trouve à des prix abordables à l’heure actuelle (on peut même en obtenir avec des points chez certaines grandes enseignes de supermarchés…!).
  • Ne buvez pas dans une bouteille en plastique: il existe des gourdes en inox (attention pas en alu!) ou, au pire, des bouteilles de jus en verre que l’on peut recycler (bon c’est un peu lourd à transporter mais ça dessine les biscottos et donc ça lutte naturellement contre l’effet « chauve-souris » :D! oui il faut voir le positif de partout, indéniablement!).
  • N’emballez JAMAIS vos aliments directement en contact avec un film plastique (ni alu, là encore, même si le problème est autre): soit vous stockez vos aliments dans des boîtes en verre, soit vous achetez du papier parchemin écologique, vous emballez votre sandwich dedans par exemple et vous tenez le tout avec des élastiques ou, à défaut, vous sur-emballez dans une feuille d’aluminium (jamais en contact direct avec les aliments et pas très écolo pour info…)

Pour vous dire, ici, je conserve d’innombrables pots en verre pour toutes sortes de contenances: le riz acheté en vrac, les noix de cajou en vrac, le quinoa en vrac, les graines du goûter des enfants quand on part en balade etc…

Mais également pour stocker de la soupe ou de la purée au frigo et congeler de la sauce tomate maison.

Attention de ne jamais mettre le couvercle en contact avec les aliments… parce que le coquin contient LUI AUSSI du BPA (quand je vous dis qu’il est partout!).

On a également tous notre gourde en inox! Et des pailles en inox aussi pour boire les smoothies notamment dans des « jars » en verre 🙂

Et pour les pique-niques, c’est vaisselle en bambou 😉

Il est vrai qu’il n’est pas toujours évident d’isoler toutes les sources d’exposition aux très (trop) nombreuses formes de plastiques qui ont envahi notre quotidien.

Néanmoins, vous pouvez limiter votre contact alimentaire avec ces composés plastiques peu recommandables.

Pour les cosmétiques, c’est plus compliqué à moins de faire un maximum de produits de beauté maison (voir le superbe livre de mon amie naturopathe Marie-France FARRE pour avoir plein d’idées géniales, faciles et peu coûteuses ;-))

Et pour les jouets, fuyez le plastique autant que possible…!

Double bénéfice: en plus de préserver votre santé, vous préservez l’environnement en réduisant votre consommation de plastiques et donc vos déchets 😉

Etiez-vous au courant de toutes ces implications possibles des plastiques dans les troubles de la santé et en particulier de la fertilité? Comment faites-vous au quotidien pour limiter votre exposition? Toutes les astuces sont bienvenues 🙂 !

Comments · 2

  1. Comme toujours cet article est très bien renseigné et fort intéressant. Merci 🙂
    Je me pose la question suivante (mais je crois vous l’avoir déjà posé via un live facebook).
    Quelle eau choisir ? A la maison j’utilise une carafe en verre dans laquelle un bâton de charbon végétal filtre l’eau (du robinet). J’achetais il y a peu l’eau Rosée de la reine car conseillée par ma naturopathe mais je ne sais plus bien quoi choisir entre risque plastique / risque eau du robinet …
    Merci par avance pour votre éclairage.

    1. Merci Anaëlle 🙂
      C’est tout le dilemne de l’eau à l’heure actuelle.
      Vos solutions sont toujours mieux que l’eau du robinet, c’est certain!
      Après, la meilleure alternative à l’heure actuelle reste un système par osmose inverse. Mais c’est relativement cher et il faut toute une installation sous l’évier.
      J’ai l’habitude de recommander:
      – soit le système à charbon comme celui-ci https://goo.gl/2ev7Ya
      – soit un système de filtration plus complexe, breveté mais qui, au litre, reste nettement cher que la moins chère des eaux en bouteille et qui, en outre, offre une eau anti-oxydante particulièrement bienvenue quand on cherche à préserver sa fertilité: https://goo.gl/9kZbr5
      Voilà, chère Anaëlle, en espérant avoir répondu à votre question 🙂

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